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BEAUNE-LA-ROLANDE

 

ET LA DÉPORTATION DES ENFANTS


En mai 1941, à Paris, des milliers de Juifs étrangers reçoivent une convocation, appelée le "billet vert", dans laquelle ils sont "invités à se présenter", le 14 mai, dans divers lieux de rassemblement "pour examen de situation". Persuadés qu’il s’agit d’une simple formalité, beaucoup s’y rendent. C’est ainsi que 3.700 Juifs sont arrêtés dans la région parisienne. C’est la "rafle du billet vert ".


Conduits à la gare d’Austerlitz en autobus, ils sont transférés le jour même en train vers le Loiret. 1 700 d’entre eux sont internés à Pithiviers, 2 000 à Beaune-la-Rolande

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Arrivée dans le camp de Beaune-la-Rolande. (Crédit photo : © Aux Arts Lycéens / LPA45 / Bac Pro Com 05.esc / JM Cérino/Cercil )

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Le camp de Beaune-la-Rolande, situé au nord-est du bourg, est conçu pour 1 200 à 1 500 internés. 20 baraques sont réparties sur 1,7 hectare environ. Au sud des baraques s’étend un espace destiné à la gestion du camp (stockages, administration, préparation des repas, infirmerie, corps de garde…).


Une partie de la route d’Auxy est intégrée au camp. Les internés sont installés dans des baraques en bois de type Adrian, mesurant 30m sur 6m, avec soubassement de béton. Dans chaque baraque, de part et d’autre d’un couloir, se trouvent deux rangées de châlits (lits à deux ou trois étages), remplis de paille ; paillasses et couvertures sont en nombre insuffisant ; 2 poêles seulement servaient de chauffage, et aucune place n’est prévue pour le rangement.



Les conditions de vie au camp sont d’emblée très mauvaises. En particulier les installations sanitaires et médicales ne sont pas opérationnelles à l’arrivée des internés. La situation va un peu s’améliorer, mais l’alimentation reste insuffisante et carencée, l’hygiène très précaire,le logement insalubre (les baraques sont étouffantes en été, très froides en hiver, à la fois mal isolées et non aérées).



Les premières déportations ont lieu en septembre - octobre 1941, puis en mars - avril 1942, à la demande des Allemands. La préparation des grandes rafles de déportation de l’été 1924 implique de les vider de leurs occupants, "pour faire place à de nouveaux détenus" - qui seront cette fois-ci des familles. Les "hommes du billet vert" sont donc massivement déportés le 28 juin de Beaune-la-Rolande.

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Après septembre 1942, les internés juifs de Pithiviers sont transférés à Beaune-la-Rolande. Le camp absorbe, également, pour des durées provisoires, les sureffectifs du camp de Drancy. (Source - Cercil-Musée Mémorial des enfants du Vel d’Hiv)


En mars - avril 1941, la politique de persécution antisémite, marquée en particulier par la création du  commissariat Général aux Questions Juives, s’intensifie sous les pressions allemandes.


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Après septembre 1942, les internés juifs de Pithiviers sont transférés à Beaune-la-Rolande. Le camp absorbe, également, pour des durées provisoires, les sureffectifs du camp de Drancy. Les Allemands décident, et l’administration française applique systématiquement leurs décisions. En juillet 1943, après une inspection d’Aloïs Brünner dans le Loiret, les internés sont tous rassemblés à Drancy, et le camp de Beaune-la-Rolande est fermé.



On estime que 16 000 à 18 000 Juifs ont été internés dans ces deux camps, certains pendant plus d’une année, d’autres pour quelques jours. Internés avant d’être déportés et de disparaître, assassinés dans les camps d’extermination d’Auschwitz et, pour quelques-uns, de Sobibor.



4.700 enfants ont été internés dans ces deux camps entre juin 1942 et juillet 1943. 4 400 ont été déportés et assassinés. 26 adolescents ont survécu. 3 enfants sont morts à Bergen-Belsen, 15 en sont revenus. 14 enfants sont morts dans les camps de Beaune-la-Rolande, Pithiviers et Drancy.

LE DEVOIR DE MÉMOIRE


Comme pour le camp de Pithiviers, grâce au travail du Cercil, créé en 1992, la mémoire du camp de Beaune-la-Rolande a pu être préservée. 

Un fragment d’une baraque du camp, retrouvée dans les environs de Beaune-la-Rolande, et classée Monument Historique, est même été implanté dans la cour du Cercil-Musée Mémorial des enfants du Vel d’Hiv. 



C’est en travaillant sur le terrain avec les habitants, avec les témoins, que peu à peu l’équipe du Cercil a reconstitué l’histoire de ces trois camps, mais a aussi retrouvé les traces bien visibles encore présents sur les lieux. Régulièrement, habitants du département, touristes, groupes, participent à la découverte de ces lieux, antichambres de la déportation.

DÉPORTATION : QUE RESTE-T- IL DES CAMPS FRANÇAIS  ?