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DÉPORTATION



QUE RESTE-T-IL

DES CAMPS FRANÇAIS ?

A l'occasion de la journée du souvenir des déportés, Europe1.fr vous raconte ce que sont devenus les camps de concentration et d'internement français par lesquels ont transité 600 000 personnes avant d'être envoyées dans les camps en Allemagne.

De 1939 à 1946, 600.000 personnes sont passées par les camps d'internement français. A l’occasion de la journée du souvenir des déportés, Europe1 vous raconte l'histoire de ces camps et la place qu'ils occupent, aujourd'hui, dans notre patrimoine et notre mémoire.


Ce récit ne se veut pas exhaustif, mais relatera l’histoire de six camps dispersés sur le territoire français. Certains étaient des camps d’internement, d’autres des camps de concentration. L’un d’eux, le Struthof, par exemple, était situé en Allemagne pendant la guerre, mais fait partie, aujourd’hui, du patrimoine alsacien. Si ces lieux sont très différents les uns des autres à bien des égards, tous ont joué un rôle dans la déportation des populations juives et tziganes vers les camps de la mort en Allemagne.


En cliquant sur la carte de France vous découvrirez l’histoire des camps de Pithiviers, Beaune-la-Rolande, Les Milles, Drancy, Struthof et Mulsanne. Pour chacun de ces lieux nous vous raconterons comment il fonctionnait, qui y était retenu, puis déporté et ce qu’il en reste aujourd’hui.


Annette Wieviorka, historienne, spécialiste de la déportation et Franck Ferrand, spécialiste histoire à Europe1, vous livreront, en vidéo, le récit du quotidien inimaginable des prisonniers.


Ce récit interactif est un voyage au cœur des années sombres de la France, à travers des témoignages sonores de déportés, des dessins de prisonniers, des textes écrits par les journalistes Noémi Marois et Maud Descamps, avec l’aide précieuse des associations qui travaillent chaque jour à la mémoire des déportés de la Seconde Guerre mondiale.

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A travers cette carte interactive découvrez l'histoire de six camps français qui ont servi de lieu de transit pour les prisonniers pendant la Seconde Guerre mondiale. 


Cliquez sur la carte pour agrandir puis sur le nom du camp pour en savoir plus sur chaque lieu. 

Abordés dans les programmes scolaires, mis en valeur lors de certaines commémorations, les camps français font partie de la mémoire française de la Seconde Guerre mondiale. Et s'ils ont mis du temps à y trouver leur place, leur histoire est désormais bien connue des historiens. De 1939 à 1946, 600.000 personnes sont passées par les camps d'internement français dans plusieurs dizaines de lieux fermés.



On trouvait quasiment "un camp par département", rapporte Annette Wieviorka, historienne spécialiste de la Shoah et de la déportation. Au-delà de ces chiffres, il n'existe pas d'unité dans le profil des détenus, ni dans le type de structures qui les ont reçu. "Des logiques différentes pour un phénomène unique", avance l'historien Denis Peschanski, auteur d'une thèse sur le sujet.



Des camps d'internement


A partir des camps d'internement de la 3e République fondés à la fin des années 1930, la guerre va faire en partie des camps de transit. Les maîtres ne sont alors plus les mêmes. L'Allemagne nazie occupe, à partir de juin 1940, la partie nord de la France. Le régime de Vichy du maréchal Pétain, lui, gère la zone sud.



Les camps français se remplissent alors considérablement. Le projet politique de l'extrême-droite, alors au pouvoir, est l'exclusion de personnes jugées "indésirables". Les nomades et les communistes sont dans son collimateur et les juifs surtout. Ceux qui sont étrangers d'abord, ceux qui sont français de naissance et ceux ayant été déchus de leur citoyenneté française. Pour les Allemands, dans la zone nord, les camps sont aussi la solution pour isoler le même type de population.


"Des logiques différentes pour un phénomène unique"

- Denis Peschanski -

​Historien


120.000 personnes internées pendant la guerre


La diversité est grande parmi les détenus des camps d'internement français. Et leur décompte ne peut être qu'"approximatif", relève Denis Peschanski. Et le premier contingent n'est pas celui qu'on croit.



Ce sont les républicains espagnols qui ont été les plus nombreux à séjourner dans les camps français, jusqu'à 350.000 et cela, avant que la guerre n'éclate. Suivent les juifs qui, de la défaite de la France à la Libération, seront 100.000 à être internés. Il faut ajouter pour la même période 15.000 politiques, quelques milliers de droits communs et 3.000 nomades.

Des camps de transit.



A partir de 1942, le régime de Vichy change de braqué. Alors que jusqu'à cette date, il se contentait d'isoler les "indésirables", il accepte alors "d'imbriquer la politique d'exclusion antisémite qui était la leur dans la politique de déportation qui était celle des Allemands", relate Denis Peschansky.



Pour 75.000 juifs, l'internement en France mène alors aux chambres à gaz en Allemagne ou en Pologne, instruments de la "solution finale", décidée par les nazis en janvier 1942. Les résistants, communistes ou pas, sont eux déportés vers des camps de concentration où des conditions de vie effroyables entraînent la mort de beaucoup d'entre eux. Les nomades de France, eux, ne connaissent pas la déportation mais ils sont les seuls à rester internés après la Libération de la France.